ROCKIN’ SQUAT

Rockin’ Squat était en concert à Bordeaux  pour  « La Tournée 2012 » qui compte au total 13 dates. La spécificité de celle-ci : un show 100% live band !


Ce 13 octobre, il fallait être présent à la Rock School Barbey pour ressentir l’énergie qui s’est dégagée sur scène. Sept artistes pour une performance d’exception, sans compter Grödash qui est venu en tant qu’invité surprise. Une ambiance Hip Hop aux tonalités africaines pour accompagner un discours aussi puissant que profond qui fait plaisir à écouter. Dans ce spectacle, la musique et les textes forment une sorte d’alchimie ou du moins une harmonie consciente qui élève l’esprit… Paix, amour et appel à la connaissance sont les messages adressés à son public multi-générationnel.

Nous avons profité de son passage à Bordeaux pour lui poser quelques questions…

D’où est née l’idée d’un live band pour t’accompagner sur cette nouvelle tournée ?

Rockin’ Squat : Depuis toujours je collabore avec des musiciens sur scène. Mais depuis pas mal de temps, je voulais faire un show 100% live, sans machine ni DJ. Selon moi, pour que ce genre de spectacle fonctionne, je devais m’entourer de virtuoses pour que la cohésion du show devienne magique. Voilà pourquoi c’est avec cette équipe que j’ai décidé de partir en tournée.

Comment s’est fait le choix des musiciens ?

 Cheick Tidiane Seck est un très bon ami et a surtout un talent et une oreille hors pair. Je le connais depuis plusieurs années et nous avons déjà collaboré sur plein de projets différents. Quand je lui ai proposé de m’accompagner dans cette aventure, il n’a même pas réfléchi une seconde. Aussitôt, on était déjà en train de faire la liste des autres musiciens qui allaient nous renforcer dans notre groove. Marque Gilmore à la batterie est une bénédiction, il est monstrueux et généreux, une vraie chance de l’avoir avec nous. Tout comme les autres d’ailleurs, Ahmed Fofana, Madou Koné, Momo Hafsi, et Kaabi Kouyaté. Que des grands, c’est un honneur pour moi et une vraie marque de respect pour ma musique et mon parcours que ces grands musiciens m’accompagnent dans ma folie ! (rires)

Tu dénonces des choses qui dérangent énormément, par exemple dans la chanson Illuminazi 666… Est-ce que tu as eu des problèmes par rapport à ça ?


Le fait de dénoncer des choses qui dérangent peut déclencher des hostilités de la part des gens concernés. Mais je pense que de ne pas les dénoncer ou pire ne pas en être conscient amène des problèmes encore plus énormes dans la vie de chacun…

Il y a ce côté spirituel qui ressort beaucoup aussi. Peux-tu nous expliquer d’où ça vient ?


L’équilibre !

Vu les thèmes abordés, je suis obligé pour ma propre stabilité d’entretenir le côté du guerrier de la paix. Je pense même que des titres comme « Eternel Apprenti », « Amaru Ka », « Le temps et l’instant », « Aimer sans posséder » ou « Une façon de vivre » pour ne citer qu’eux sont encore plus importants que les thématiques qui expliquent la manipulation du monde. Cette pensée chamanique issue des cultures indigènes qui remonte à des millions d’années est une des plus belles clés pour ne pas perdre la face en ce début de 21ème siècle et la décadence du monde qu’il transporte.


Qu’est-ce que tu penses de la nouvelle génération des MC’s ?

Il y a des choses bien, mais je préfère de loin écouter les oiseaux qui viennent chanter au dessus de ma tête le matin dans mon Mato Grosso do Sul (ndlr : Etat du Brésil). Ils chantent plus juste et leurs messages sont bien plus sains. (rires)

Qu’est-ce que tu espères pour les générations futures ?

Je n’espère rien, je donne ! Vivre l’instant c’est vivre. Croire qu’on a le temps c’est vivre ivre. Prisonnier du passé, prisonnier du futur ? Non je suis Libre dans l’instant. C’est comme ça que j’apprends à vivre et à travers mon expérience d’autres peut-être s’y mettront, comme je m’y suis mis en écoutant et regardant ceux qui m’enseignent.

Terminons par quelques réactions à la sortie du concert…

« Super énergie ! Rockin’ Squat a été généreux sur scène, avec un super live band ! Des sonorités inattendues et un show excellent ! » Charlotte

« Je remarque une grande évolution dans la manière d’aborder la musique du groupe Assassin. Très grande richesse musicale, super performance des musiciens. Un concert très colorisé par le côté africain, notamment par la présence de Cheick Tidiane Seck… » Keurspi

« Une ambiance mortelle ! Beaucoup d’émotions… J’ai eu des frissons dès le premier morceau, les musiciens sont super forts et Squat, une bonne présence scénique ! » Moon

« J’ai été agréablement surpris par ce concert,  je ne m’attendais pas à ce que Rockin’ Squat soit accompagné d’un live band. Un show très musical, c’est plus que du Hip Hop… Je dirais que c’est simplement de la bonne musique ! » The K.O Kid

>> Plus d’infos sur : http://www.livinastro5000.com/artistes/rockinsquat.html

Article / Interview : NJ
Photos : Charlotte Prieu

PANDEMIK MUZIK

Dans le rap, ce qui prime avant tout, ce sont les rimes, le flow et les instrumentales…trois ingrédients indispensables pour faire un bon morceau ! La musique y est déterminante, d’où l’importance de l’art du beatmaking. Pourtant la majorité du public n’a pas connaissance du nom de ceux qui se cachent derrière les productions musicales, de ceux qui sont à l’origine du rythme des chansons. Intéressons nous de plus près à cette pratique, en découvrant l’univers de Pandemik Muzik…

Un duo de beatmakers

Après quelques années en solo, Bachir et J-Lock ont commencé à travailler ensemble en 2009, par l’intermédiaire de Black Kent pour son album « Yes I Kent ».


Entre ces deux producteurs, le feeling est passé tout de suite : « on a vraiment senti une alchimie se créer » affirme Bachir. Lui est plus dans la recherche, très influencé par l’école new yorkaise, il ramène les samples, il trouve des breakbeats, des nouvelles rythmiques et J-Lock est davantage dans la composition de la musique. D’où la volonté d’unir leurs forces pour créer le duo Pandemik Muzik.

Ce duo complémentaire a réalisé des productions pour des rappeurs tels que Black Kent, le collectif 99 Projet, Sam’s, Keurspi et Soza de Bordeaux, S-Pi (94), Esta Capitan (93), Négrociateurs (Suisse) et Nix (Sénégal). J-Lock et Bachir restent ouverts à d’autres styles et ont déjà produit deux morceaux pour un chanteur.


Dans l’ombre des rappeurs

Dans le beatmaking, les producteurs restent peu mis en avant. Ils ne sont pas toujours crédités sur les mixtapes et leurs noms apparaissent rarement sur internet. Apparemment, en France, ce n’est pas dans la logique de préciser le nom de celui qui produit un morceau. Aux Etats-Unis, c’est presque l’inverse, le producteur est parfois plus connu que les rappeurs. Bachir l’explique : « Ici, ce n’est pas forcément dans la culture mais ça va arriver, ça commence à se faire. Je pense à un producteur qui fait parler de lui… Richie Beats !  Il a fait la majorité des productions sur l’album Soyons Fous d’Ol’Kainry et Jango Jack.» Puis il ajoute : « Il y a de sacré beatmakers en France comme les Soulchildren par exemple, mais eux sont signés, donc ils sont mis en avant. Sinon, en général, il y a peu de visibilité sur le nom des beatmakers ».

Conscients de cette difficulté, l’objectif des membres de Pandemik Muzik est de faire entendre leur musique et de la faire sortir du studio pour pouvoir se faire un nom dans le milieu du rap. Aujourd’hui, ils ne vivent pas de leurs productions. L’essentiel pour eux, c’est la reconnaissance d’être crédité et d’avoir des placements. « Avec J-Lock lorsque l’on est crédité Pandemik Muzik, c’est déjà une forme de paiement ».


Une passion pour la musique

Pandemik Muzik, c’est un travail d’équipe avec une véritable alchimie, où l’inspiration y est souvent instinctive (à partir d’un sample, d’une mélodie…). Bachir donne quelques détails : « J-Lock a fait du solfège, il a une oreille musicale incroyable ! Il est super avancé, super talentueux, il maîtrise le clavier, c’est un virtuose !  Il me motive pour travailler davantage et m’améliorer en tant que producteur. »

Ils apprécient la musique à sa juste valeur, du West Coast au Dirty : « On ne peut pas dire : ça c’est de la bonne musique et ça non… Il y a tellement d’éléments à prendre en compte… Le contexte social est important aussi. Le rap de New York n’est pas le même que le rap de Memphis, de L.A et de Chicago… Donc nous, on peut passer de MC’s en MC’s et toujours autant kiffer car cela reste Hip Hop. »

Un duo authentique

Rester indépendant ou signé en major, pour Pandemik Muzik, ce n’est pas la question. Le principal est de conserver leur indépendance dans le processus créatif. Bachir et J-Lock attachent beaucoup d’importance à la sincérité dans la musique. « Nous sommes plus influencés par l’attitude, l’état d’esprit et la manière de communiquer que la musique en elle-même ». Ce qui se retranscrit naturellement dans leurs productions, qui respirent l’authenticité, tout simplement.


Bachir et J-Lock tiennent à garder leur ligne directrice : faire de la bonne musique, collaborer avec de bons rappeurs, pour asseoir le nom Pandemik Musik et faire connaître leur touche particulière, toujours dans un bon esprit.

Pandemik Muzik, en plus de la passion et du talent, c’est de l’ambition et de la détermination. Leur souhait est de collaborer avec les rappeurs les plus renommés, aussi bien aux Etats-Unis (NAS, JAY-Z, JADAKISS, EMINEM…) qu’en France (ILL des X-MEN, YOUSSOUPHA, AKHENATON, OXMO PUCCINO, LINO…). Donc souhaitons leur une bonne réussite !

 

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