PANDEMIK MUZIK

Dans le rap, ce qui prime avant tout, ce sont les rimes, le flow et les instrumentales…trois ingrédients indispensables pour faire un bon morceau ! La musique y est déterminante, d’où l’importance de l’art du beatmaking. Pourtant la majorité du public n’a pas connaissance du nom de ceux qui se cachent derrière les productions musicales, de ceux qui sont à l’origine du rythme des chansons. Intéressons nous de plus près à cette pratique, en découvrant l’univers de Pandemik Muzik…

Un duo de beatmakers

Après quelques années en solo, Bachir et J-Lock ont commencé à travailler ensemble en 2009, par l’intermédiaire de Black Kent pour son album « Yes I Kent ».


Entre ces deux producteurs, le feeling est passé tout de suite : « on a vraiment senti une alchimie se créer » affirme Bachir. Lui est plus dans la recherche, très influencé par l’école new yorkaise, il ramène les samples, il trouve des breakbeats, des nouvelles rythmiques et J-Lock est davantage dans la composition de la musique. D’où la volonté d’unir leurs forces pour créer le duo Pandemik Muzik.

Ce duo complémentaire a réalisé des productions pour des rappeurs tels que Black Kent, le collectif 99 Projet, Sam’s, Keurspi et Soza de Bordeaux, S-Pi (94), Esta Capitan (93), Négrociateurs (Suisse) et Nix (Sénégal). J-Lock et Bachir restent ouverts à d’autres styles et ont déjà produit deux morceaux pour un chanteur.


Dans l’ombre des rappeurs

Dans le beatmaking, les producteurs restent peu mis en avant. Ils ne sont pas toujours crédités sur les mixtapes et leurs noms apparaissent rarement sur internet. Apparemment, en France, ce n’est pas dans la logique de préciser le nom de celui qui produit un morceau. Aux Etats-Unis, c’est presque l’inverse, le producteur est parfois plus connu que les rappeurs. Bachir l’explique : « Ici, ce n’est pas forcément dans la culture mais ça va arriver, ça commence à se faire. Je pense à un producteur qui fait parler de lui… Richie Beats !  Il a fait la majorité des productions sur l’album Soyons Fous d’Ol’Kainry et Jango Jack.» Puis il ajoute : « Il y a de sacré beatmakers en France comme les Soulchildren par exemple, mais eux sont signés, donc ils sont mis en avant. Sinon, en général, il y a peu de visibilité sur le nom des beatmakers ».

Conscients de cette difficulté, l’objectif des membres de Pandemik Muzik est de faire entendre leur musique et de la faire sortir du studio pour pouvoir se faire un nom dans le milieu du rap. Aujourd’hui, ils ne vivent pas de leurs productions. L’essentiel pour eux, c’est la reconnaissance d’être crédité et d’avoir des placements. « Avec J-Lock lorsque l’on est crédité Pandemik Muzik, c’est déjà une forme de paiement ».


Une passion pour la musique

Pandemik Muzik, c’est un travail d’équipe avec une véritable alchimie, où l’inspiration y est souvent instinctive (à partir d’un sample, d’une mélodie…). Bachir donne quelques détails : « J-Lock a fait du solfège, il a une oreille musicale incroyable ! Il est super avancé, super talentueux, il maîtrise le clavier, c’est un virtuose !  Il me motive pour travailler davantage et m’améliorer en tant que producteur. »

Ils apprécient la musique à sa juste valeur, du West Coast au Dirty : « On ne peut pas dire : ça c’est de la bonne musique et ça non… Il y a tellement d’éléments à prendre en compte… Le contexte social est important aussi. Le rap de New York n’est pas le même que le rap de Memphis, de L.A et de Chicago… Donc nous, on peut passer de MC’s en MC’s et toujours autant kiffer car cela reste Hip Hop. »

Un duo authentique

Rester indépendant ou signé en major, pour Pandemik Muzik, ce n’est pas la question. Le principal est de conserver leur indépendance dans le processus créatif. Bachir et J-Lock attachent beaucoup d’importance à la sincérité dans la musique. « Nous sommes plus influencés par l’attitude, l’état d’esprit et la manière de communiquer que la musique en elle-même ». Ce qui se retranscrit naturellement dans leurs productions, qui respirent l’authenticité, tout simplement.


Bachir et J-Lock tiennent à garder leur ligne directrice : faire de la bonne musique, collaborer avec de bons rappeurs, pour asseoir le nom Pandemik Musik et faire connaître leur touche particulière, toujours dans un bon esprit.

Pandemik Muzik, en plus de la passion et du talent, c’est de l’ambition et de la détermination. Leur souhait est de collaborer avec les rappeurs les plus renommés, aussi bien aux Etats-Unis (NAS, JAY-Z, JADAKISS, EMINEM…) qu’en France (ILL des X-MEN, YOUSSOUPHA, AKHENATON, OXMO PUCCINO, LINO…). Donc souhaitons leur une bonne réussite !

 

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Aliya & Marion, un duo prometteur

Comment évoquer le Breakdance à Perpignan, sans  Aliya et Marion ?

Zoom sur l’origine du Breakdance 

Tout commence au début des années 70 à New York, avec Kool Herc aux platines, à l’origine des premiers breakbeats. Ce nouveau style musical donne naissance à une danse, le Breakdance. Issue de multiples influences, nous pouvons citer à titre d’exemples le Lindy Hop, mais aussi certains arts martiaux… Aujourd’hui, les battles de Breakdance se répandent dans le monde entier. Dans un esprit de compétition, les danseurs s’affrontent, non pas selon la loi de la rue, mais dans les règles de l’art ! C’est le cas d’Aliya et Marion, Bgirls de Perpignan…


Portraits

Aliya et Marion ont un parcours à l’image même du Breakdance, nourri par des influences qui leur sont propres. Aliya a toujours fait de la danse (danse contemporaine, chorégraphie debout, etc.). Une fois, passée au sol, sa spécialité devient les footwork, des mouvements de jambes qui contribuent à sa touche personnelle. Marion, quant à elle, est passée de la gymnastique à la capoeira, pour enfin s’épanouir dans les performances du Break. Ces disciplines leur ont servi de bases pour progresser plus rapidement et permettre une complémentarité dans le duo.

Elles évoluent dans le Breakdance depuis 8 ans et parmi leurs nombreuses influences, elles nomment AB Girl (USA) et Beebish (France), qui sont incontournables à leurs yeux dans l’évolution du Bgirling . Au départ, Aliya et Marion breakaient dans la rue, avant de pouvoir s’entraîner dans des locaux. Elles se sont rencontrées dans l’unique lieu de Perpignan qui le permettait, la Casa Musicale. Les deux seules Bgirls du secteur, n’ont pas tardé à former un duo.


Persévérance, ambition et détermination

Aliya et Marion, vice-championnes de France du BOTY, en 2010, n’ont qu’un objectif pour cette année : la victoire du prochain Battle Of The Year, le 9 juillet. Une finalité qui nécessite une préparation intense. C’est un véritable challenge à relever pour ce duo féminin, dont le niveau ne cesse d’évoluer. Chacune d’elle concilie la danse avec sa profession ou ses études. Entre elles, un bel esprit d’équipe règne, elles s’entraident et s’entraînent mutuellement toujours dans la bonne humeur.


Un esprit fédérateur

Aliya et Marion sont de vraies passionnées, comme le dit Aliya : « le Break fait partie de ma vie, et je ne pourrais pas vivre sans… ». Pour elles, se faire une place en tant que femmes dans ce milieu n’est pas un souci. « En France, les Bgirls sont assez présentes, on n’a pas à se plaindre par rapport à d’autres pays. Au niveau des événements, nous avons de plus en plus notre place. Et ce n’est pas rare de voir une Bgirl dans un crew de Bboys. » commente Marion.

Aliya poursuit : « Maintenant, il y a même des filles qui gagnent contre des mecs ! ». Puis, elle nous explique pourquoi leur attachement à la culture Hip Hop est si fort : « C’est une culture qui prône la tolérance, l’ouverture d’esprit, l’unité, et ce sont des valeurs auxquelles on adhère ! ». Marion ajoute : « Les battles sont le reflet de la planète, dans les équipes, toutes les origines sont présentes. Et dans certaines, il y a des handicapés, des nains, etc. Tous se mélangent…et chacun y trouve sa place. Tout le monde est sur le même pied d’égalité ! ». Le manque de tolérance dans la société actuelle est aux antipodes de l’esprit du Breakdance. Une belle source d’inspiration pour puiser et répandre de vraies valeurs. L’esprit Hip Hop, un bel exemple pour demain !

>> A noter : retrouvons Aliya et Marion, pour la finale du BOTY France, le 9 juillet à Nîmes. En attendant, souhaitons leur le meilleur !

>> Plus d’infos sur : http://www.botyfrance.com/