Qui ne connaît pas encore cet artiste à Bordeaux ?
Qui n’a jamais vu son nom inscrit sur une affiche de concert ?
Qui, en tant qu’amateurs de rap, n’a pas écouté un de ses morceaux ou ne l’a jamais vu sur scène ?
Qui n’a jamais entendu parler du Lab’Oratoire et de sa Keursteam ?
Mais qui ne sait pas qui est Keurspi ici ?
Keurspi est un MC qui a su trouver sa place à Bordeaux et pas seulement… Récemment, accompagné de son DJ Saï Saï et de son backeur Moon, Keurspi est parti en tournée au Sénégal, où ils ont fait sept concerts en deux semaines. Le groupe a partagé des scènes aux côtés d’artistes renommés tels que Simon (Bis Bi Clan), Daara J Family, 5KIEME Underground, Bideew Bou Bess, Books (Sen Kumpe)… Reconnu pour son talent, il a eu l’occasion de faire quelques émissions radios et télévisées sur les grandes chaînes locales.
Le Lab’Oratoire
Sa mixtape Le Lab’Oratoire est sortie en novembre 2012. Beaucoup l’attendaient avec impatience et n’ont pas été déçus du résultat ! Pour Keurspi, cette mixtape représente l’aboutissement de son premier projet solo. Entre une technique impressionnante, une énergie communicative et de la sensibilité dans ses textes, il nous captive dans son univers musical et nous livre le meilleur en 22 titres. Il y invite aussi de nombreux artistes qui apportent chacun un groove supplémentaire.
Un nouveau show
A l’occasion de son concert du22 mars à la Rock School Barbey, Keurspi nous présentera un tout nouveau show. Sur scène, il sera accompagné de musiciens. Lors de cette soirée, il y aura aussi de nombreux invités. On s’attend déjà à voir un grand nombre de rappeurs bordelais… Un gros concert en perspective, surtout que Keurspi arrive avec de l’inédit !
Kool A et son groupe World Wide Kids sont programmés en première partie du concert. Autant dire que la soirée du 22 mars sera placée sous le signe du talent. Un univers Hip Hop/Soul, musique acoustique, avec un mélange d’authenticité, de simplicité et d’humanité que l’on ne peut qu’apprécier !
En bref, le 22 mars, ça vaut vraiment la peine de se déplacer jusqu’à la Rock School Barbey. C’est important de soutenir des artistes indépendants porteurs de messages positifs. Et il paraît que ce jour là, c’est aussi l’anniversaire de Keurspi…
Avec plusieurs dates programmées en France, le groupe Dope D.O.D est passé par Bordeaux, à l’occasion de la soirée SPANK THE BASS, organisée par Cubik Prod et Banzai Lab. Un événement alliant Hip Hop et Dubstep qui a réuni Keurspi, Al’Tarba, Son of Kick, Niveau Zero. Ce qui a été l’occasion pour nous de rencontrer les membres de ce fameux groupe de Hip Hop Hardcore Hollandais avant leur show… Un concert de folie, débordant d’énergie, dans une salle remplie !
C’est votre première tournée en France ?
Pas vraiment… Mais on peut considérer celle-ci comme notre grande tournée française.
En écoutant vos morceaux, on se demande quelles sont vos influences musicales ?
Principalement le rap américain des années 90. Mais on n’écoute pas que du Hip Hop américain non plus. On aime n’importe quel bon son Hip Hop à vrai dire, aussi bien du rap hollandais, anglais, allemand que français. Cependant, comme on a grandi dans une culture anglophone, on a baigné dans le rap américain depuis tout petit, en écoutant Onyx, Redman, Wu Tang…
Des rappeurs français… Qui par exemple ?
Saïan Supa Crew, 1995…
Quels autres styles de musique vous écoutez ?
Dopey Rotten : Personnellement j’écoute aussi bien du Reggae que de la musique classique, que du Hard Rock. Peu importe le style tant que la musique me plaît !
Skits Vicious : Quand je n’écoute pas du rap, j’aime écouter de la musique qui repose, quelque chose de relaxant. J’aime aussi des trucs un peu new age avec de la batterie. Cela dit, ça ne vaut pas les bons vieux morceaux que j’écoute depuis que je suis gosse…A part mes classiques je n’écoute pas grand chose. En tout cas, je ne suis pas partisan du « je n’écoute rien d’autre que du rap pour ne pas être influencé » mais j’ai remarqué que ça te permet de rester à ta place et de te concentrer sur l’essentiel, ton rythme.
Jay Reaper : Franchement j’écoute rien d’autre, à part du Old School, comme Jimmy Hendrix, John Lennon…Et parfois je tombe sur MTV, mais ça ne m’influence pas vraiment ou plutôt si, mais dans le bon sens. Je me dis « qu’est-ce que c’est que cette merde » et j’ai envie d’écrire un truc pour le démolir !
Comment décririez-vous votre univers artistique ?
Skits Vicious : Notre univers est comme un roman graphique où l’on mélange une partie de nos propres vies et la merde qui nous entoure. C’est un monde sans fin de sang, de gore et de fantasmes. On peut nous comparer à des personnages de films ou de bandes dessinées, comme Sin City. Les rappeurs ont une double identité, comme les super héros. Nous, on est probablement les méchants de ces films…On ne porte pas le costume là maintenant, mais dès qu’on a le micro dans les mains, ça explose ! Et d’un coup on devient le méchant et les gens découvrent nos super pouvoirs.
Comment est venue cette volonté de faire du rap ?
Jay Reaper : C’est ce qu’on sait faire. On ne s’est pas forcé. Quand j’étais jeune, vers 14 ans je ne me suis pas dit « je veux faire du rap, je veux être rappeur ». Ça ne s’est pas passé comme ça. J’écoutais du rap lourd à la Wu Tang, du rock lourd à la Jimmy Hendrix et je me suis dit que je voulais faire ça. Et le rap, c’est la première chose qui m’est venue naturellement.
Skits Vicious : Je suis d’accord. Le rap ça ne se choisit pas, ça s’impose à toi. Cela dit il y en a beaucoup qui décident de faire du rap pour des mauvaises raisons, ce qui explique pourquoi il y a autant de mauvais rap. Tout le monde peut rapper. Tout le monde peut dire « here is the floor, that’s a door, I am poor, somebody’s a whore and I am hard for. » Tout le monde peut faire des rimes mais ça ne fait pas d’eux des rappeurs. Le rap, c’est plus profond que ça. Il faut avoir l’âme, le flow et la personnalité qui vont avec. Il faut que ça vienne de l’intérieur. S’il y a autant de Rap de mauvaise qualité, c’est parce qu’ils n’en font pas pour les bonnes raisons : ils veulent être cools, ils veulent gagner de l’argent. Bien sûr c’est sympa mais il faut agir d’abord pour la musique !
Dopey Rotten : La musique d’abord !
Vous avez fait de nombreux concerts à l’étranger n’est-ce pas ?
Oui, on est allé aux États-Unis, au Canada, en Allemagne, en France, en Islande, en Russie, en Ukraine, en Espagne, en Pologne, en Lituanie, au Royaume Uni…
Quelle est votre vision du Hip Hop actuel ?
Dopey Rotten : Aujourd’hui, le Hip Hop dans l’ensemble c’est de la merde. Ça craint. Ça tire trop sur la pop, c’est trop commercial. C’est toujours la même chose, tu as toujours une pétasse attardée qui pousse la chansonnette. Ce n’est pas mon truc.
Mais ce n’est pas le cas de tous les rappeurs non plus…
Evidemment, il reste du bon Hip Hop mais je ne m’intéresse plus trop à ce qui sort en ce moment.
Et vous dans tout ça ?
Dopey Rotten : On est des rebelles de la scène musicale en fait. On fait ce qu’on aime faire et on continuera jusqu’à la fin. C’est à prendre ou à laisser !
Skits Vicious : C’est à la portée de tous de changer la donne. Et c’est là qu’on intervient. Le vrai Hip Hop n’est pas mort. Il ne faut pas croire ce qu’on nous dit à la radio ou à la télé. Ce sont des conneries. Le pire c’est que ce n’est même pas la faute des gens. Ce sont ceux qui sont au-dessus du peuple qui décident. Ils n’ont qu’un mot à dire et ton disque ne passe nulle part. L’industrie impose ses normes mais heureusement qu’il y a le rap underground. Nous, on vient de là. On fait partie de ceux qui s’en foutent, qui croient en ce qu’ils font et qui n’arrêteront jamais quoi qu’il arrive.
Quels messages souhaitez-vous transmettre à votre public ?
Skits Vicious : Pour moi, le rap sert à échapper à son quotidien. Comme toute musique qui permet de s’évader, le rap raconte une histoire. Notre message c’est notre histoire. Notre public s’identifie à nos chansons ou les apprécie tout simplement.
Quels sont vos projets après la tournée ?
Actuellement, nous travaillons sur un nouvel album. Il sortira début 2013. Ce sera notre sixième album. Soyez prêts !
Guizmo fait le buzz ! Véritable provocateur de la nouvelle vague de rappeurs français, Hip Open l’a rencontré pour son deuxième passage en 8 mois sur Bordeaux. Récit d’une rencontre pas comme les autres…
Il fallait être là ce samedi 28 janvier pour comprendre l’engouement que génère Guizmo en ce début 2012. Un public qui s’agglutine, se chauffe à coup de « Guizi-Guizi », impatient d’entendre le flow assommant de ce jeune MC, aux mots tranchants. Avant son apparition sur scène, les deux groupes programmés, en première partie du concert, ont fait monté la température de la Rock School Barbey. Keurspi, accompagné de Fleyo (champion du End of the Weak Bordeaux) et de son DJ, Saï Saï, a mis le feu avec son titre « l’Alchimiste », en duo avec DRBX, ou encore avec les 3 vitesses, sa marque de fabrique. Quant à Talents d’Achille, une prestation convaincante qui a retenu notre attention…
Keurspi
L’actualité changeante de la tête d’affiche avait aussi de quoi attiser l’effervescence ambiante. La nouvelle est tombée, Guizmo ne fait plus partie de l’Entourage ! Difficile d’en savoir plus à ce sujet… Si ce n’est qu’un titre « Chat Perché » brûlant et une explication vague mais virulente sur scène, ponctuée par « l’Entourage Rest In Peace »… Ses « fuck l’Entourage » résonnent, mais ne résolvent pas l’affaire. La réelle raison de la séparation nous reste étrangère.
Guizmo, MC marginal…
Conscient de son impertinence et de son aisance au clash, il se conforte dans son caractère, un personnage à aborder de manière particulière… Il nous avoue l’importance des Rap Contenders qui l’ont sorti de l’ombre, après avoir écumé tous les micros ouverts et petites scènes de Paris, pour sortir de la galère. Son clip « Normal » reprend d’ailleurs ce passage où il prend le dessus par son attitude singulière.
Il nous raconte que s’il a percé avant ses ex-compères, c’est simplement parce qu’il est un des premiers à avoir signé pour un disque en solitaire. Pour lui, son attitude arrogante ou austère ne serait qu’une vérité qui lui sert de remède. Il ne joue pas le « tox » amer, il goûte juste un peu trop le shit et la bière. Et c’est souvent sous cette influence, qu’il nous dit composer ses vers. D’où l’omniprésence de ces thèmes dans ses textes délétères.
… toujours fidèle à lui-même…
Son égo-trip chronique, il l’explique différemment. Pour lui le rap est non seulement un moyen de faire de l’argent, mais c’est aussi un challenge. A travers son album, Guizmo espère vendre et montrer aux gens ce qu’il pense vraiment. Il nous rappelle que cet album a plus de sens que cette facette de débauche récurrente… Cependant, parler de lui est « une évidence dans ce rap game ambiant ».
Et s’il persévère autant, c’est seulement pour pousser plus loin la performance. Les prods funky et jazzy de ses titres, il les explique par la culture musicale de ses parents. Pour ce qui est de sa nouvelle notoriété, il s’y accommode franchement. Il ne cache pas son plaisir devant toute cette effervescence. Et ne reste pas avare de surprises pour son public qui le soutient, pour le moment, sans relâchement.
… et productif !
Il passe la plupart de son temps au studio et apparaît dans de nombreuses vidéos qui tournent sur le net : clips, freestyles ou shows.
Et quand Guizmo freestyle pour Hip Open, ça donne…
Une cadence délirante, qui l’amène à nous parler de son prochain opus prévu pour le printemps. A peine six mois après la sortie de « Normal », son premier album référent.
La suite est donc écrite, et le public sait à quoi s’attendre. Guizmo a dans la tête de quoi rincer nos oreilles pendant encore un petit moment. L’Entourage c’est fini mais son histoire ne s’achève pas pour autant. Et vue la réaction de la foule à ses propos cinglants, on comprend vite que beaucoup ont déjà choisi de se ranger dans son camp. La controverse en fond de commerce, apparemment, cela fait vendre… La logique de Guizmo porte ses fruits et son jeune public s’enchante !